Bon d’accord, sauver la vie, c’est peut-être un peu exagéré. Mais mon ancienne vie de peintre en décor fut riche en plans de sauvetage. En bifurquant vers l’architecture d’intérieur, j’avais un peu mis de côté les incroyables expériences vécues lors de mes chantiers. Et oublié à quel point la peinture décorative faisait partie intégrante de l’optimisation d’espace.

Car la peinture décorative, ce ne sont pas uniquement les ciels baroques, les faux marbres des cages d’escalier haussmanniennes ou les singeries du château de Chantilly. C’est d’abord et avant tout un moyen de mettre en valeur les volumes et la lumière.

Ah bon ? Chouette ! Mais il faut un sacré budget, non ? Non. Pourquoi non ? Parce que justement, il suffit parfois de tromper l’œil avec quelques – jolis – coups de pinceau pour éviter de lourds travaux. Voici donc quelques exemples véridiques pour illustrer mon propos :

  1. Un restaurant en difficulté

Un jour, un restaurateur bien embêté, par son voisin en l’occurrence, a vu les fenêtres intérieures de son restaurant, qui donnaient vers le hall d’entrée d’un hôtel particulier parisien, se sont vues murées avec d’affreuses briques blanches. En entrant dans la grande salle, on ne voyait que ça. Bref, ambiance… il était tout déprimé. Mais il ne savait pas que l’on pouvait peindre sur le verre ! Ni une ni deux, je lui ai proposé de peindre un motif ornemental sur chaque fenêtre. C’était facile, car pas de petit bois, seulement un grand verre arrondi en haut. Je lui ai donc préparé 4 maquettes, il a fait son choix, et je me suis bien amusée. Résultat, les fenêtres devinrent des niches décorées et mon ami restaurateur a pu sauver la face.

  1. Des blindages à camoufler

Souvent, dans les immeubles haussmanniens, les portes des appartements sont en bois. Très jolies, mais pas assez sécurisées contre le vol. Heureusement, il est possible de les renforcer et d’y installer des serrures 3 points, sans les remplacer. Mais ces installations les défigurent un peu quand même, car les renforts métalliques sont bien visibles. C’est pourquoi je suis intervenue à de nombreuses reprises pour les faire disparaître. Comment ? Et bien, en appliquant une primaire spéciale métal, puis en réalisant un faux bois identique à celui de la porte. Ca fonctionne très bien, et ça marche aussi sur les portes patinées par exemple. Une autre fois, j’ai même réalisé un faux chêne sur l’intégralité d’une porte métallique blindée, pour l’harmoniser avec une bibliothèque en vrai chêne qui se trouvait juste à côté. Effet garanti !

          

  1. De l’archéologie des couleurs

Un de mes plus jolis chantiers fut de restaurer des patines sur des soubassements dans un hôtel particulier du 7e arrondissement. Mais là encore, gros défi ! Entre la patine du temps et la crasse de décennies de cigares et cigarettes, il a bien fallu commencer par lessiver tout ça. Une fois ceci fait, les couleurs déjà très passées avaient carrément disparu. Que faire ? Regarder dans les coins, pardi ! Pièce par pièce, nous avons recherché les bribes de teintes restantes dans certains petits angles pour situer les teintes claires par rapport aux foncées, et les différentes nuances de jaune et d’oranger. Il s’agissait de s’accorder avec une soie tendue dans les tons chauds d’un côté, et un papier peint du 18e siècle en grisaille bleue de toute bôôôté. En fait très très attention à ne jamais dépasser ou même projeter la moindre goutte de glacis sur ces décors… Ainsi, nous avons réussi à remettre les boiseries en couleur et en harmonie avec leurs décors respectifs. Ou comment rafraîchir un décor ancien sans tout refaire. De sacrées économies réalisées !

      

  1. Un mur en briques … des années 20

Drôle de titre, me direz-vous. Laissez-moi vous expliquer : dans une belle maison en briques, construite au début du XXe siècle, on venait de construire une petite extension. Seulement voilà, l’entrepreneur ne trouvait aucun parement de briques dont les tons correspondaient aux briques anciennes et patinées du reste de la façade. Quand j’ai visité ce chantier, le mur était simplement enduit de ciment. Pour réparer cet affront, j’ai fait a

ppliquer un enduit chaux et ciment sur ce support, puis ce fut à moi de jouer. Avec des pigments, de la chaux et de l’eau, j’ai réalisé de fausses briques sur ce pan de mur. Le résultat fut incroyable, beaucoup plus élégant qu’un parement uniforme et sans nuances, et moins cher en prime.

 

  1. Une salle de bain à relooker

Dans notre premier appartement, situé dans un immeuble des années 50, je ne vous fais pas de dessin sur le décor de la salle de bains : marron, marron et encore marron. Avec des fleufleurs … marron ! Au bout d’un moment, j’ai craqué, stop au marron. Mais j’étais locataire, alors que faire ? Puisqu’il existe désormais des peintures pour tous supports, j’ai repeint le plafond et le haut des murs en blanc, pour respirer un peu, et le carrelage dans un joli bleu Farrow&Ball, mon nuancier préféré. Je me suis même amusée à réaliser un maxi motif blanc au-dessus de la baignoire. Sans oublier le sol. J’ai ensuite briqué mes appliques murales vintage (dans leur jus années 50) pour leur donner une nouvelle jeunesse. Ma proprio, que j’ai eu un peu de mal à convaincre au début, fut ravie du résultat !

 

 

  1. Des pompes à chaleur bucoliques

Dans une belle propriété à la campagne, on venait d’installer une pompe à chaleur. Mais une grosse, une énorme même. C’est bon pour le confort et la planète, mais niveau esthétique dans le jardin, c’était moyen. Ainsi, à côté du parking visiteurs, donc bien visibles, se trouvaient 3 espèces de blocs blancs, gros comme des voitures et posés sur une grande dalle de béton. Comment faire pour les rendre plus discrets ? Ma proposition fut simple : puisqu’il y avait du buis tout autour, allons-y, customisons nos blockhaus ! J’ai donc transformé tout ça en gros buissons. Mais comme on voyait bien que leur forme était peu orthodoxe pour des buis taillés, histoire de rendre tout ceci un peu amusant, j’ai aussi peint par-ci par là des animaux, pour que les petits enfants de la maison les découvrent.

Ainsi donc, vous aurez constaté à quel point la peinture décorative est diverse et comment elle peut vous sauver la vie. Ou au moins transformer le moche en beau et sauver votre moral au quotidien.

Vous l’avez compris aussi, je ne suis plus en mesure de réaliser ce type de travail moi-même. Mais j’ai gardé mon réseau de super pros du pinceau, qui sauront aussi sauver votre vie, et ce dans toute la France. Comme d’habitude, écrivez-moi via le formulaire de contact et je me ferai une joie de vous orienter vers le meilleur peintre en décor pour votre projet.

Bonne rentrée et à très bientôt !

Astrid

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